The Ultimate Question ...

Saturday, April 30, 2005

OUI ou NON a la Constitution Europeenne

J'ai ecouté Mr. Lagarde (député UDF de Seine St. Denis, partisan du NON) sur France Info et c'était pour la première fois que j'entendais des arguments en apparence intelligents en faveur du NON. A une lecture plus proche de ses propos, j'ai été renforcé dans mes opinions, je reste dans le camp du OUI.

Les arguments de Mr. Lagarde tels que je les perçois:
- La constitution est trop longue et difficile a comprendre.
- Elle nous conduit sur une voie a trois ecueils:

  1. - l'élargissement à marche forcée
  2. - la rigidité de la construction politique proposée
  3. - la Turquie


Le premier argument - il faut le mettre en perspective: je ne crois pas que la Constitution soit aussi longue parce que ses pères sont prolixes et/ou aiment la prolixité. Si elle est aussi longue, c'est pour moi une preuve qu'il faut définir les choses de maniere suffisamment précise pour dissiper les craintes des 25 et pour reussir a obtenir leur adhesion. Si on avait pu rester plus bref et donc plus vague, on l'aurait fait. Mais ça aurait sans doute déclanché des protestation véhémentes de la part de l'un ou l'autre des contributeurs. Chacun de ceux qui ont participé avait sans doute pour mission d'y faire figurer quelques paragraphes représentant la contribution de son pays au texte. Bref, dire NON, même si on obtient une re-écriture, n'est en rien une garantie qu'on obtiendra un texte plus concis. Et le fait que le texte soit long n'est en soi pas un argument vraiment serieux pour le rejeter.
Les trois écueils sont des faux arguments: dire NON a la Constitution européenne n'aura aucun effet sur l'élargissement, ni celui de 2004 ni les futurs qui ont leurs origines dans les traités actuels. D'ailleurs à la fin de son propos Mr. Lagarde le reconnait. Oui, ca aurait ete mieux d'avoir une Constitution avant de faire l'elargissement. Mais si on l'avait fait, il est tres probable que cette Constitution aurait été TRES semblable a celle qu'on nous propose aujourd'hui et a laquelle Mr. Lagarde nous proposer de dire NON, ce qui est absurde. Par ailleurs, la Pologne, la Lituanie et d'autres nouveaux adhérents ont déjà accepté cette Constitution ! Même si on propose une autre, c'est quasi sûr qu'ils l'accepteront aussi, car les avantages d'être dans l'Union sont pour eux trop importants pour qu'ils puissent se permettre de faire leurs fiers.
Un discours similaire peut être tenu sur la Turquie. Je suis moi meme opposé a l'entrée de la Turquie dans l'Union (pour des raisons de cohérence du projet), mais je ne crois pas qu'en refusant la Constitution on influe réelement sur le processus d'adhésion (ou non) de la Turquie , ou peut être que si, mais alors je trouve que le prix a payer est trop important, car il s'agit de se priver, au moins jusqu'en 2009 et la renégociation du traite de Nice, des avancées réelles que la Constitution apporte dans le fonctionnement de l'Union.

Enfin le deuxieme écueil - la rigidité imposée - je crois que le principal rôle d'un texte tel que la Constitution est de poser des limites, de fixer les limites du possible. Ces limites, Mr. Lagarde les trouve insupportables. Personnellement je ne sais pas encore si elles le sont ou pas, mais il est clair qu'elles ont été négociées par les 25. Ce sont ces limites que ceux qui ont négocié la Constitution ont trouvé acceptables. Il est ridicule de penser que si on renegocie la Constitution on n'aura plus ces limites, tout simplement parce que ce n'est pas du tout ce que le camp du NON demande ! En fait le NON actuel est tellement informe qu'il me parait diforme ! Il n'y a pas de projet du NON ! Il y a un NON de gauche qui décrie le soi-disant liberalisme de la constitution, un non d'extreme droite, souverainiste et un NON UDF qui pinaille sur pourquoi 9 plutot que 3 ! Du coup si on renegocie, comment croyez vous qu'on pourra trouver un meilleur compromis alors que ceux qui s'opposent sont aussi divises ? C'est bien une preuve que, d'une part, on ne pourra jamais trouver de texte qui plaise a tout le monde et d'autre part que la Constitution, en l'état actuel, est très proche d'un compromis acceptable pour tout le monde, puisque personne ne pointe vers le meme "défaut" !

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